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?FREE PARTY DU RÉVEILLON : JUSQU’À 10 ANS DE PRISON ENCOURUS !

janvier 3, 2021

Une répression judiciaire exemplaire contre la fête

Suite à la fête du Réveillon organisée à Lieuron, et sur fond de délire médiatique contre le mouvement free party, plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, et le procureur de Rennes annonce qu’il peut requérir une peine exemplaire « de 10 ans d’emprisonnement» à l’encontre de deux organisateurs présumés. Sous couvert de Covid-19, cet ensemble de sanctions est rare et très lourd à l’encontre du mouvement free party.

Alors que l’enquête a été confiée à la brigade de recherches de Redon et la section de recherches de Rennes, le procureur de la République Philippe Astruc annonce dans un communiqué que ces deux suspects risquent « une peine encourue de 10 ans d’emprisonnement ». A savoir :

➡️organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical
➡️occupation illicite du terrain d’autrui
➡️mise en danger de la vie d’autrui
➡️violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique
➡️dégradation de biens d’utilité publique
➡️dégradation du bien d’autrui en réunion
➡️travail dissimulé
➡️tenue illicite de débit de boisson
➡️infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage

Le parquet de Rennes a la main lourde afin de montrer l’exemple – sous motif de pandémie – pour cet ensemble de chefs d’accusation rarement vu à l’encontre d’organisateurs de free party. Avis à la meute qui, y compris à gauche, hurle que cette fête n’aurait pas été assez réprimée, que les forces de l’ordre auraient « laissé faire », entre autres inepties sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, un ensemble de 1 600 verbalisations a été adressé – soit 216 000 euros d’amende – à l’encontre du public, et du matériel sonore a été enlevé par les forces de l’ordre. Rappelons que la grande loi contre ces free parties a été impulsée par le politicien Mariani il y a 20 ans. Depuis, la répression des fêtes libres n’a jamais cessé d’augmenter, et cet homme politique est à présent dans les rangs du Rassemblements National. Politiquement révélateur.

L’association Mouvances Libres rappelle que « le droit à la fête libre n’est pas un crime ». N’oublions pas que la répression des fêtes de rue a notamment pris la vie du jeune nantais Steve Maia Caniço le 21 juin 2019 à Nantes.